C‘est connu : pas plus braillards et avec le porte-monnaie en peau de hérisson que les proprios. C’est ce que laissait entendre, dans les années 80, cette anacoluthe* offerte par le Monde (supplément “Campus”).
Rappelons le sens de ce terme, sorte de mot-valise fait de l’anaconda et du luth : serpent joueur de luth, en somme, l’image serait pittoresque mais…
… l’anacoluthe est ce qu’on appelle une figure de style, ou trope. Dans Elles sont tropes !, Anne Quésemand définissait ainsi le trope :
« Le trope, du grec tropeïn signifiant “tourner” (on retrouve cette racine dans le mot “héliotrope”, équivalent venu du grec du “tournesol” venu du latin : plante qui se tourne vers le soleil), indique simplement une “tournure”, une “torsion” du langage. »
C’est le Moi mes souliers de Félix Leclerc. Allez Félix, anacoluthe-nous…
* du grec anakolouthon, fait du préfixe privatif a et d’akolouthos, “qui suit, qui accompagne”. D’où le sens: “qui n’est pas à la suite de”.
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L’auteure et l’illustrateur d’Elles sont tropes (Anne Quesemand et Laurent Berman) dirigent par ailleurs cette merveilleuse petite salle parisienne : La Vieille Grille, rue du Puits-de-l’Ermite, dans le 5e. Fête de printemps et de soutien à la salle le 1er mai, “à partir de 15 heures jusqu’à plus soif”.